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La transparence et l’indépendance de l’information médicale sont une question d’hygiène, avons nous écrit dans un précédent éditorial. Comme le lavage des mains des médecins réduit le risque d’infections, l’information médicale débarrassée des influences commerciales réduit le risque iatrogène lié à des soins et des prescriptions qui ne reposent pas sur des bases scientifiques fiables.

Les médecins généralistes de l’Ile de la Réunion, sous l’égide de leur URML (Union régionale des médecins libéraux) se sont engagés dans cette nouvelle prophylaxie. Leur campagne DDI, comme Dé-DésInformation, lancée en mai 2008, diffuse auprès du grand public et des professionnels de santé une information médicale nettoyée des influences commerciales, industrielles, corporatistes, etc., qui risquent d’en altérer le contenu.

Des conséquences graves et avérées

Les conséquences de ces influences sur l’information et les soins sont connues et graves. La littérature scientifique internationale abonde sur ce point et le Formindep s’en fait l’écho :

  • Des patients reçoivent des soins inadaptés à leur état de santé, et en subissent alors les effets indésirables parfois graves pour rien. [1]
  • Des patients sont empêchés de recevoir des soins réellement profitables au profit d’autres soins soi-disant "innovants", mais à l’efficacité mal démontrée ou avec des risques insuffisamment connus. [2]
  • Des traitements à l’efficacité et aux risques encore insuffisamment évalués, mais très largement promus, peuvent donner l’illusion d’une protection suffisante et dissuader d’utiliser d’autres mesures dont l’efficacité est mieux établie. [3]
  • L’opacité des sources d’information médicale, le non-respect de la loi sur la transparence en France, perturbent les professionnels de santé amenés à confondre la publicité avec l’information scientifique, et compliquent leurs décisions dans l’intérêt des patients.
  • Les cadeaux, avantages en tout genre qui accompagnent ces informations sous influences, même "petits", ne restent jamais sans effet. Ils constituent une forme de corruption qui n’est pas nommée, et est souvent considérée comme normale du fait de sa fréquence. Elle altère le jugement éthique des soignants.
  • La confiance des patients envers la médecine et les médecins s’amenuise chaque jour davantage du fait de ces pratiques, et ouvre la porte à d’autres pratiques charlatanesques tout aussi nocives.
  • Ces soins inappropriés augmentent inutilement les dépenses de santé, aggravent les déficits sociaux, et contribuent à l’accroissement des injustices sociales lorsque les politiques en font porter la charge aux malades [4], au lieu de s’attaquer aux racines commerciales de ces dérives.
  • etc.

Une différence saisissante

En diffusant une information indépendante auprès des patients, la campagne DDI des médecins généralistes de l’URML de la Réunion fait ainsi œuvre de salubrité publique.

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En mai dernier, la première action de DDI concernait le dépistage du cancer de la prostate. Elle rappelait qu’il n’existe aucune preuve scientifique, au contraire, incitant à un dépistage généralisé de ce cancer. Cette information tranche nettement avec les campagnes promotionnelles comme celles de l’Association Française d’Urologie qui diffusent, avec des moyens financiers importants et opaques, l’idée de consultations régulières systématiques chez l’urologue. C’est une façon déguisée de promouvoir le dépistage généralisé.

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L’action de septembre 2008 de DDI concerne la prévention du cancer du col de l’utérus. Des encarts et des communiqués ont été de nouveau diffusés dans les journaux régionaux et dans Le Monde.

Là encore les informations publicitaires fleurissent pour promouvoir les deux vaccins concurrents : Gardasil° et Cervarix°. Des moyens considérables, financés partiellement par l’argent de la sécurité sociale [5] sont consacrés pour convaincre patientes et professionnels de santé d’utiliser ces produits, en jouant habilement selon les publics visés, sur les discours émotionnels et scientifique.
L’URML de la Réunion, elle, rappelle les données scientifiques fiables concernant la prévention de ce cancer : la priorité au frottis cervical, et les incertitudes sur l’efficacité et l’inocuité de ces vaccins dans la durée. Ainsi une décision médicale partagée et respectueuse des patients devient plus aisée.

Aller plus loin

La campagne de dé-désinformation médicale des médecins généralistes de l’URML de la Réunion est une première et un honneur pour la profession médicale qui, à l’instar de la revue Prescrire vers les soignants, s’assume pleinement en prenant les moyens de diffuser une information indépendante vers le public et les patients.

Contrer la désinformation médicale là où elle s’exerce, sur le terrain, dans le cadre de la relation de soins est essentiel. Nous espérons que d’autres structures de professionnels de santé, des URML d’autres régions par exemple, sauront suivre la voie ouverte par l’URML de la Réunion.

Mais cela ne suffit pas. Un autre travail fondamental reste à faire. Lutter contre les mécanismes mêmes qui rendent possible cette désinformation. Cela passe par une connaissance approfondie de ces mécanismes, de leurs déterminants, de leurs enjeux. Cela passe par une formation des soignants, et des patients-citoyens pour identifier en amont les informations sous dépendances, les refuser, avant qu’elles ne fassent leurs dégâts sur le terrain de la santé. Nul doute que les auteurs de la campagne DDI ne manqueront pas d’aborder cette dimension fondamentale, à laquelle le Formindep pourra continuer à apporter son expertise.

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