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jeudi 27 mai 2010

Cholestérol, mensonges et propagande

Dr Michel de LORGERIL

Comment ? Le cholestérol, ça ne serait pas si grave ? Le traiter serait inutile ? Les laboratoires nous manipuleraient ?
Drôle de cuisine dans laquelle nous embarque Michel de LORGERIL, cardiologue et chercheur au département des sciences de la vie du CNRS et à la faculté de Médecine de Grenoble, nous n’en savons pas plus sur ses éventuels liens d’intérêts. Sous l’allure d’une vulgarisation, son livre, « Cholestérol, mensonges et propagande », est une analyse précise et maîtrisée de ce qu’il appelle le « cholesterol delirium ». S’il est lapidaire parfois, il incite surtout à la remise en question de ce dogme de la médecine moderne. Challenge insurmontable ?

L’origine de la théorie du cholestérol remonte à des observations faites sur des rats en 1910. Mais c’est dans les années 1950-1960, avec l’étude épidémiologique de Framingham, du nom d’une petite ville des Etats-Unis, que le cholestérol acquiert ces lettres de noblesse. Des révélations récentes montrent comment des données de cette étude ont été dissimulées car elles ne confortaient pas la théorie. A la suite de Framingham tout s’est enchaîné. Qui dit cholestérol, dit prise de sang, donc diagnostic d’une maladie et prescription d’un médicament, un hypocholestérolémiant, pour la traiter. Depuis 20 ans les preuves de l’efficacité supposée de ces médicaments hypocholestérolémiants, les statines, nous ont été abondamment présenté. Que valent-elles vraiment ?

Michel de Lorgeril apporte un éclairage déterminant sur deux points majeurs.

D’abord l’étude épidémiologique Monica, qui a montré que 50 % des personnes ayant eu un infarctus du myocarde décédaient à court terme. Si les statines diminuaient réellement le risque d’infarctus, une baisse de la mortalité aurait dû être observée. Ce n’était pas le cas.

Ensuite il y a eu l’affaire du rofecoxib (Vioxx®). Le Vioxx® a été retiré du commerce en 2004 après la découverte des risques ayant provoqué aux USA plus de 30 000 décès de causes cardiovasculaires. La cour suprême des Etats-Unis a d’autorisé le 27 Avril 2010 la poursuite en justice de la firme Merck [1], qui a commercialisé cet anti-inflammatoire et fabrique également la simvastatine. Cette statine semblait la mieux évaluée dans le traitement de l’excès de cholestérol. Avec cette affaire ont été mises au grand jour des pratiques comme le "ghostwriting ou "écriture en sous-main" qui ont largement entamé la confiance que l’on pouvait avoir envers les industriels. Selon Michel de Lorgeril, ces comportements doivent conduire à remettre en question les résultats parfois très spectaculaires et optimistes obtenus avec les statines dans les années 1990.

D’ailleurs les études publiées après 2005 ne sont plus en faveur de ces hypocholestérolémiants. Telle l’étude Enhance qui en 2006 évaluait dans l’hypercholestérolémie familiale la simvastatine et l’ézétimibe, autre anticholestérolémiant d’action différente des statines. Dans ce cas il a fallu contraindre les auteurs à publier les résultats négatifs.

De Lorgeril est un partisan de la « diète méditerranéenne  » qui a une probable efficacité chez les patients ayant présenté un infarctus du myocarde. Inspirée de l’alimentation traditionnelle des Crétois, elle associe une alimentation peu calorique par rapport à l’activité physique, une grande consommation de fruits et légumes, d’huile d’olive, de fromages frais, de poisson, et du vin en quantité modérée [2]. Les obstacles pour évaluer cette alimentation sont nombreux. Notamment il n’est pas possible de réaliser une étude d’intervention dite en aveugle et il n’y a pas d’indicateur clinique ou biologique fiable permettant de s’assurer que les patients observent les règles prescrites.

Pour sortir de la théorie de l’efficacité du traitement du cholestérol, Michel de Lorgeril ne propose pas de solutions merveilleuses. Cette théorie du cholestérol reste bien ancrée dans les esprits, médiatisée largement, semble facile à mesurer et à mettre en œuvre. Il va falloir beaucoup de courage et de rébellion critique aux patients et à leurs médecins, un grand "réveil collectif" pour regarder enfin cette construction comme un château de sable plutôt que comme une réalisation d’orfèvre. La lecture de ce livre en offre l’opportunité.

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Post Scriptum :

Cholestérol, mensonges et propagande,
Dr Michel de LORGERIL
 Broché : 319 pages
 Editeur : Thierry Souccar Editions (2008)
 Langue : Français
 ISBN-10 : 2916878173
 ISBN-13 : 978-2916878171

[2Dans les analyses de morbi-mortalité publiées en 2009 dans la revue Circulation, la France est le pays où les hommes et les femmes ont le plus faible risque cardio-vasculaire. De fait il semble qu’il y ait bien un « french paradox » également décrit par de Lorgeril pour les patients et leurs médecins.

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  • lundi 31 mai 2010 - par Don Diego Repondre

    Cholestérol, mensonges et propagande

    Oui, il est étonnant que Mr De Lorgeril ne déclare jamais ses propres conflits d’intérêts...et c’est chose curieuse que le Formindep ne soit pas plus méfiant. N’y aurait-il pas 2 poids et 2 mesures ?
    Si les critiques de Mr De Lorgeril sont fondées (méfiance quant aux manipulations des essais cliniques), il faut nuancer son propos. En effet, qu’on le veuille ou non, les statines (sim ou prava ou atorva) sont les rares médicaments à avoir prouver une réduction de la mortalité totale. Peut-on en dire autant des autres médicaments ?? (ex antidiabétique, chimiothérapie, etc...) Si les essais sur les statines sont frauduleux, les autres essais cliniques sur d’autres médicaments le sont aussi...et en plus ils ne prouvent pas la réduction de la mortalité. Ils ne nous reste plus qu’à manger Crétois...et acheter des actions dans les oméga 3

    • mardi 1er juin 2010 - par Philippe NICOT Repondre

      Cholestérol, mensonges et propagande

      Avez-vous lu le livre ? Il n’y aurait pas lieu d’avoir de doutes sur l’efficacité des statines s’il n’y avait pas eu les affaires Vioxx et Enhance. A titre personnel j’ai été frappé par la lecture de Woscops 10 ans après (1 ). Ainsi le critère de mortalité totale était aux limites de la signification statistique avec p=0,051. Dans la nouvelle présentation (2) , le p de la mortalité totale devient positif (p= 0,04 ). Un coup de la baguette magique de l’ajustement aux covariables probablement. Par ailleurs, le critère principal de jugement de l’étude princeps n’est plus présenté. Egalement , plusieurs chiffres de la publication initiale sont différents. C’est le cas notamment des chiffres des mortalités coronariennes, cardio-vasculaires, non cardio-vasculaires, par cancer. Pour les évènements cardio-vasculaires, Woscops avait présenté deux hypothèses, l’une comportant des éléments bien définis l’autre des évènements probables. Ce qui n’est plus le cas dans cette deuxième publication. Dans une publication de ce niveau, ces différences interrogent. Pas vous ?
      Pour le reste oui je suis perplexe sur bon nombre de résultats d’études cliniques. Une analyse récente très fouillée d’UKPDS dans la revue médecine m’avait d’ailleurs un peu plus ouvert les yeux.
      Non je ne mange pas "méditérranéen", et je n’ai pas d’action "oméga 3".
      Bonne journée

      1-Ford I, Murray H, Packard CJ, et all . Long-term follow-up of the West of Scotland Coronary Prevention Study. The New England Jour 2007 ; 357 : 1477-86.
      2- Sheperd J, Cobbe SM, Ford I, et al. Prevention of coronary heart disease with pravastatine in men with hypercholesterolemia. N Engl J Med 1995 ;333:1301-7.

    • dimanche 6 juin 2010 - par Repondre

      Cholestérol, mensonges et propagande

      Bonjour,

      Ses liens sont décrits içi :

      http://michel.delorgeril.info/index.php/2010/01/15/63-virus-h1-n1#c1281

      Cordialement

      • lundi 7 juin 2010 - par Philippe FOUCRAS Repondre

        Cholestérol, mensonges et propagande

        Bonjour,

        Bien que ne répondant pas aux critères d’acceptation des commentaires (message anonyme) nous avons validé ce message, car il informe d’un lieu où le Dr de Lorgeril déclarerait ses liens d’intérêts..

        Le moins qu’on puisse dire est que cette "déclaration" est plutôt vague, insuffisante, anecdotique, et ne répond pas aux critères de l’article L4113-13 du code de santé publique.

        Philippe Nicot, dans sa présentation du livre de Michel de Lorgeril, a raison de soulever ce point de faiblesse.

        • vendredi 11 juin 2010 - par Christian CORMIER Repondre

          Cholestérol, mensonges et propagande

          Bonjour,

          Voici le texte de l’article en question :

          Les membres des professions médicales qui ont des liens avec des entreprises et établissements produisant ou exploitant des produits de santé ou des organismes de conseil intervenant sur ces produits sont tenus de les faire connaître au public lorsqu’ils s’expriment lors d’une manifestation publique ou dans la presse écrite ou audiovisuelle sur de tels produits. Les conditions d’application du présent article sont fixées par décret en Conseil d’Etat.

          Je ne vois pas en quoi la publication d’un ouvrage sur la théorie dominante du cholestérol nécessite une telle déclaration.

          Bien cordialement

          • vendredi 11 juin 2010 - par formindep Repondre

            Cholestérol, mensonges et propagande

            Merci de ce rappel.

            C’est le Formindep qui, seul, s’est battu pour cette loi, en en obtenant les décrets d’application en 2007, puis en s’associant à l’UFC Que Choisir pour mettre en évidence à quel point elle n’est pas respectée par les médecins.

            N’est-il pas intéressant pour le lecteur de savoir si l’auteur d’un livre qui remet en question (à bon escient) l’efficacité des médicaments sur le cholestérol a des liens ou non avec des firmes pharmaceutiques ou d’autres intérêts (agro-alimentaires par exemple) pouvant influencer son propos ?

            L’importance et la qualité de son travail ne justifient-t-elles pas la même qualité dans l’information sur la transparence de ce travail ?

            Ce que nous ne voyons pas bien par contre, c’est en quoi cette attente légitime, légale et citoyenne de transparence de l’information, déchaîne les foudres du Dr de Lorgeril et de ses supporters, telles qu’on peut les lire sur son site.

            Le Dr de Lorgeril insulterait-il de la même façon les éditeurs des revues internationales lorsqu’il doit se soumettre aux mêmes demandes de transparence pour publier ses travaux ?

            D’un coté la transparence est la norme pour les pairs pour faire connaître ses travaux, de l’autre coté l’opacité pour les usagers ?

            Tout cela est surréaliste.

            Rappelons la phrase de Richard Smith, ancien éditorialiste du BMJ : "En matière d’information de santé ce qui n’est pas transparent doit être considéré comme biaisé, corrompu ou incompétent jusqu’à preuve du contraire."