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dimanche 29 novembre 2009

Croisades anti-tabac

La société doit résoudre les deux problèmes posés par la fumée : nuisance que les non fumeurs trouvent insupportable, et risque pour la santé des fumeurs. L’unique réponse est répressive : interdictions, augmentations de prix. Elle est populaire, puisque les non-fumeurs ont une écrasante majorité absolue des 2/3, savourent de ne plus être enfumés dans un restaurant ou un train, et que les fumeurs les soulagent d’une part de leurs impôts.

La solution serait que les fumeurs s’arrêtent. On ferait d’une pierre deux coups : confort des non-fumeurs, et levée de l’énorme tribut que paient les fumeurs de leur santé et de leur argent. Ce n’est pas si simple. Le tabac crée une puissante dépendance. Il suscite une DEMANDE. Elle veut être satisfaite. L’Histoire le démontre, elle le sera. En moins d’un siècle après sa découverte, quand n’existaient ni presse, ni radio, ni télévision, ni industrie tabagière, le tabac a conquis la terre entière par le seul bouche-à-oreille. Que valent nos interdictions et nos amendes, quand ni le sultan turc Amurat IV qui coupait le nez ou la langue et décapitait les récidivistes, ni le pape Urbain VIII qui excommuniait ne purent empêcher cette diffusion. La politique menée est un échec clair. Elle ne combat pas le tabagisme. C’est une politique ANTI-FUMEURS.

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Or un fumeur se sent déjà coupable dès sa première cigarette du matin. De gaspiller l’argent du ménage, de risquer d’abandonner à la misère sa veuve et ses enfants, de son impuissance à s’arrêter. Si l’on en rajoute en l’accusant d’assassiner son voisin avec sa fumée "passive", la réaction normale est de s’enfermer dans une citadelle, un tabagisme "retranché". [1]

Tout tabacologue sait qu’il doit travailler AVEC et non CONTRE son fumeur s’il veut être utile. Quoi d’étonnant que le Ministère de la Santé irlandais (Slàn) reconnaisse que depuis l’interdiction dans les pubs, le pourcentage de fumeurs soit passé de 27 % à 29 %, qu’en France la baisse du tabagisme des mineurs soit stoppée, les ventes de cigarettes augmentent malgré la contrebande croissante, la fréquentation des consultations de tabacologie et les ventes de médicaments de "sevrage" s’effondrent. Pour la première fois depuis que je l’ai créé en 1986, le Diplôme de Tabacologie de Paris est passé en deux ans de 153 à 60 étudiants ! Comme si tous pensaient que la loi a définitivement réglé la question du tabac. Pourquoi un tel aveuglement ? Le fumeur est la seule véritable victime du tabac. Face aux considérables enjeux financiers, son sort ne pèse pas lourd. Qui aurait intérêt à ce qu’il s’arrête ?

Surtout pas l’état. Depuis Colbert, il a compris que le tabac était un pactole fiscal. Pourquoi vouloir le tarir ?

Pas plus l’industrie tabagière. Comme toute industrie, elle ne vise que le profit. Son intérêt évident est de conserver ses clients. Pour diminuer le risque, elle voudrait faire lever l’interdiction du tabac à sucer en Europe. L’exemple suédois démontre qu’il est 90 % moins nocif que la fumée. C’est l’arme absolue contre le tabagisme passif et les incendies. Mais ses tentatives sont combattues comme venant du démon. Quelques apprentis sorciers voudraient l’éliminer en la ruinant par des procès. Mais cela ne supprimera pas la demande. Une industrie officielle, c’est un interlocuteur, ça se contrôle, on peut formuler des exigences. Si elle disparait, cultures et fabrication iront dans quelque pays africain, on trouvera n’importe quelle herbe toxique dans les contrefaçons, des filières mafieuses de contrebande se développeront. La répression policière fera monter les prix, donc les profits du trafic. L’argent transitera par les paradis fiscaux, alimentant petite et grande délinquance. Ne nous voilons pas la face. Cela se développe sous nos yeux.

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Pas davantage l’industrie pharmaceutique. Nouvelle venue dans l’arène, parée de l’auréole des quelques médicaments salvateurs, sa préoccupation première est aussi le profit. Son intérêt n’est pas de guérir les fumeurs, c’est de leur vendre des médicaments, si possible à vie. On voit pointer le bout de l’oreille avec messages scandaleux comme : "Si vous ne pouvez arrêter de fumer, diminuez votre risque avec des gommes à la nicotine". Ses lobbies puissants infiltrent les centres de décision, tiennent les media par la publicité. Le thème du "tabagisme passif" a justifié la cascade d’interdictions en Europe. Ma démonstration qu’il s’agissait d’une grossière manipulation sponsorisée par l’industrie pharmaceutique, pourtant publiée dans une grande revue courageuse, n’a eu aucun écho [2]. Aux USA, on commence à s’attaquer à ceux qui fument chez eux.

Pas non plus le fumeur. Certes il aurait tout intérêt à s’arrêter. Il adhère souvent aux interdictions, espérant fumer moins. Il sait qu’il faudrait qu’il arrête, il n’en a aucune envie. Il voit sa cigarette comme VITALE. C’est pourquoi la recherche scientifique sur le tabac, qui seule pourrait l’aider, n’a aucun soutien populaire. Il la voit comme la scie de la branche sur laquelle il est assis ! Ayant vécu dans ma famille la longue agonie d’un cancer du poumon, j’ai mesuré mon impuissance de médecin et consacré dès 1977 mon laboratoire à l’étude de la dépendance. Très vite, je constatai mon isolement scientifique total. Quel paradoxe, quand les épidémiologistes faisaient du tabagisme la cause la plus importante mortalité, que cette absence totale de recherche scientifique !

Aucun laboratoire de l’INSERM ou du CNRS n’étudie le tabac. Une montagne de travaux sur la nicotine, qui se vend, mais ne crée pas de dépendance. Rien sur le tabac, qui accroche tant. Beaucoup de croisés anti-tabac, pas de chercheurs. J’ai fondé en 1983 la "Société de Tabacologie" pour promouvoir une véritable recherche attirant des jeunes. Subventions ridicules, comparées à celles des campagnes médiatiques anti-tabac. Echec total. Aucun laboratoire pour embaucher nos jeunes chercheurs formés. Cela a un sens : le tabac est le diable, nul besoin de comprendre, il suffit de le combattre. Pourtant, la peste n’a été vaincue ni par les incantations, les processions, les exclusions, les autodafés, mais quand on eut saisi le rôle de la puce du rat dans sa transmission, d’où une prévention efficace, et que Yersin isola le bacille. Faute de recherche, nous en sommes toujours là. Des mots, du bruit, du vent, des contraintes de plus en plus fortes dont on mesurera un jour les effets pervers sur la santé et la société. Rien de concret et de vraiment efficace. En 1977, le but de l’OMS était l’éradication du tabagisme en 2000 ! Vœu pieux.

[1Falomir Pichastor JM, Mugny G : Société contre Fumeurs. Presse.Univ. Grenoble 2004

[2Molimard R : Le rapport européen "Lifting the smokescreen : Etude épidémiologique, ou manipulation ? Revue d’Epidémiologie et de Santé Publique, (2008) 56 : 286-90.

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  • dimanche 29 novembre 2009 - par Jacques Pyrat Repondre

    Croisades anti-tabac

    Bonjour,

    Je suis allergique au tabac (conjonctivite, éternuements). De plus l’odeur est pour moi aussi irritante que l’ammoniaque.

    Du coup, j’ai passé des années à être chiant avec les autres au sujet du tabac.

    Et puis, 2 amis ont cessé de fumer et avaient une te^te d’ancien fumeur pas ordinaire : il étaient dans la joie, et non dans le renoncement.

    En fait, ils étaient redevenus « non fumeur » ; il n’avaient pas « arrêté ».

    Comment ?

    Tout simplement en ayant lu le livre La méthode simple pour en finir avec la cigarette d’Allen Carr (http://www.amazon.fr/M%C3%A9thode-simple-pour-finir-cigarette/dp/2266143042).

    J’ai lu le livre pour comprendre. Et je retrouve dans votre article une partie de ce que ce livre fait découvrir.

    D’après l’auteur, 70% des gens qui lisent le livre redeviennent non fumeurs.

    PS : c’est quand même étonnant qu’il n’y ait pas de mot positif pour désigner les « non fumeur » ; comme s’il leur manquait quelque chose...

    • dimanche 29 novembre 2009 - par Robert MOLIMARD Repondre

      Croisades anti-tabac

      Votre message est très intéressant, car il soulève un problème sémantique. A mon avis, on ne redevient jamais "Non-fumeur". On ne peut oublier son expérience de fumeur, ses efforts pour s’arrêter. Vos amis sont des "Ex-fumeurs", parce qu’ils sont heureux. Ceux qui ont une "tête d’ancien fumeur ordinaire" sont des "Stoppeurs". Ils n’ont pas encore réglé leurs comptes avec le tabac. Ils ne fument pas, mais au prix d’un combat intérieur contre eux-mêmes, qui retentit souvent sur leur entourage.

  • mercredi 9 décembre 2009 - par Docteur JO Repondre

    De quel tabac parle t-on ?

    Cet article contient de bonnes choses mais n’est pas objectif. Certes, les fabriquants de cigarettes sont des profiteurs assassins mais ils ne vendent pas du tabac. Je n’ai jamais pu connaître la composition exacte d’une feuille de tabac normale (culture sans engrais chimiques de synthèse et sans pesticides). Je pense qu’il faut combattre les fabriquants de cigarettes qui rajoutent dess produits cancérigènes (Polonium, cadmium, arsenic), ainsi que des agents de texture, colorants et conservateurs en tout genre. Le tabac est une plante médicinale. Elle est fumée depuis des lustres. Fumer du vrai tabac, du bon tabac n’a jamais tué personne. Peu importe que ce soit un commerce si les produits vendus sont de bonne qualité. Il en est de même avec, par exemple, les produits laitiers qui contiennent tous des OGM ; avec les fruits tous bourrés de pesticides etc.
    Le problème n’est pas d’interdire. Le problème est d’empêcher des multinationales à faire n’importe quoi pour une rentabilité à court terme. Dans ce but il faudrait boycotter les cigarettes, boycoter les matchs de foot, boycotter la télé le soir... Le pouvoir du "peuple" est grand, mais le peuple est faible et l’homme est limité dans son intelligence pratique quotidienne. L’engrenage, la routine, l’habitude. Pour revenir au tabac, la législation permet à chaque citoyen de planter du tabac pour sa propre consommation. La voilà, peut-être la solution !

    • vendredi 28 mai 2010 - par Jean-Claude Repondre

      De quel tabac parle t-on ?

      Vous avez parfaitement raison, mais quand vous dites que « L’homme est limité dans sont intelligence pratique et quotidienne », vous semblez oublier une chose, c’est que l’homme ne peut pas se faire un résonnement valable si on lui assène des contrevérités scientifiques comme base de raisonnement. Ainsi par exemple, aucune plante (Pas plus qu’aucune technique humaine a ce jour), ne peut créer un corps simple. Ils se sont élaboré dans les super novae peu après le Big Bang. Par conséquent, comme le polonium,(Po) le Cadmium(Cd) et l’arsenic(As) sont des corps simples, si le tabac en contient, cela veut simplement dire que ce tabac a été cultivé sur un sol qui en contenait. Si on avait cultivé à cet endroit des tomates, des pommes de terre ou autre chose ce serait exactement pareil. Dans ce cas précis, ce n’est donc pas un problème de tabac mais bien un problème de pollution. Pour être rigoureux, je dois dire que le Polonium est un élément radioactif qui est généré par la désintégration progressive de l’uranium 238 qui devient du Radium 226 puis du Radon 222, du Plomb 210 puis du Polonium 210 avant de terminer en Plomb stable. Mais le métabolisme d’une plante quelle qu’elle soit étant de nature chimique et non nucléaire n’a aucune possibilité d’accélérer ce processus. Et d’ailleurs il faudrait pour cela que le sol contienne au départ de l’Uranium, ce qui serait quand même grave ! Pour ce qui est de l’Arsenic, ce corps simple est présent en très petite quantité partout, dans l’air, dans l’eau et dans le sol. Et c’est une chance pour nous parce que le corps humain en a besoin pour le bon fonctionnement de la glande tyroïde. Encore une fois, si il y en a de trop dans le tabac ce n’est pas la faute de la plante mais bien de la pollution. Mais ils ne disent pas ça. Ils disent simplement qu’ « il y en a ». Pour faire peur.
      Et bien moi, je trouve que la fin ne justifie pas forcément les moyens et qu’il est indigne pour un vrais scientifique de laisser véhiculer de telles inepties. Voila pourquoi je respecte profondément le Pr Molimard.

  • vendredi 28 mai 2010 - par Jean-Claude Repondre

    Croisades anti-tabac

    Je me suis trompé d’article, alors je replace ma réponse au bon endroit :
    Je dois dire que je suis l’incarnation même de ce qu’écrit le professeur Molimard dans son article. En effet, depuis le décret je n’ai plus mis les pieds dans aucun café ni restaurant en France et il est désormais tout à fait exclu que j’arrête de fumer. Pour moi ce n’est plus une question d’addiction mais plutôt une question d’atteinte au libre choix de la personne adulte. En effet, s’ils avaient par exemple octroyé 80% des lieux de convivialité aux non fumeurs et seulement 20% aux fumeurs, j’aurais un peu râlé devant ce déséquilibre mais je ne me serais pas verrouillé. S’ils avaient simplement laissé les débits de tabac et un seul restau par ville, j’aurais alors dit : « Ah les chiens, ils ne laissent que le stricte minimum ! » Mais ici, ils n’ont même pas laissé le strict minimum. Même dans le cas des débits de tabac tenu par propriétaire fumeur qui n’emploie pas de personnel, ils ont été trouver une pirouette juridique en invoquant la loi qui dit qu’en l’absence de personnel le patron devient son propre employé et doit s’appliquer à lui-même les même règles de sécurité. Alors en m’affichant dans un de ces lieux, j’aurais l’impression de laisser croire que je fais partie de ceux qui acceptent la discrimination des fumeurs et l’hygièno sécuritarisme forcené qui sévit actuellement. Pascal a dit un jour : « La valeur d’une vie n’est pas la somme de ses heures de vie mais la somme de vie de ses heures ». Je fais partie de ceux qui ont adopté cette devise.

  • dimanche 3 avril 2011 - par docteur PP Repondre

    Croisades anti-tabac

    On voudrait nous faire croire que la lutte contre le tabagisme c’est la lutte contre les fumeurs comme on a fait croire aux enfants dans les années 50 que la lutte contre le tabagisme c’était la lutte contre les allemands !
    C’est le totalitarisme et l’impérialisme des firmes qui est LE véritable problème. Jamais ,par exemple, les africains ne se sont levés un matin en criant : "demain je serai fumeur" !
    Ce sont bien les pushers-dealers de l’industrie du tabac qui les ont drogués jusqu’à les spolier de l’argent nécessaire à l’alimentation (déjà insuffisante ) de leurs enfants.
    La cible des cigarettiers ce ne sont pas des adultes consentants mais des mineurs fragiles rappelant ainsi les stratégies des pédophiles.
    OUI le tabagisme est le plus grand génocide de l’histoire de l’humanité et qui a ceci de particulier qu’il a agi en tant de paix et qu’il augmente ses crimes d’année en année !