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mercredi 26 novembre 2008

Enfumage

Essai : Psychothérapie bat Zyban° 39 à 12 - Arbitre : Champix° ?

Abandonner la cigarette est le fruit d’une longue évolution psychologique. Jamais un médicament n’apportera une solution définitive. Cette conviction m’avait fait flasher sur un résumé d’article [1]. En "intention de traiter", sur 366 fumeurs assignés à une courte psychothérapie d’une journée et demi, 39,1 % étaient restés abstinents pendant un an, contre 12,3 % des 413 assignés à un traitement standard par le bupropion SR (Zyban°), un résultat de simple placebo. Avant de me réjouir d’une telle confirmation de mes thèses, il me fallait éplucher le travail original. Par nature, une telle étude ne peut être à double insu. Elle est donc largement ouverte à tous les biais.

Techniquement, c’est sans reproche. Une équipe de psychiatres et psychothérapeutes autrichiens de l’Université d’Innsbrück y participe, mais l’étude est faite en pratique psychiatrique privée. Les critères d’inclusion sont bien définis, le tirage au sort selon les règles. Les deux groupes sont homogènes quant à l’âge, le sexe, le poids, le niveau éducatif et les paramètres de tabagisme. Les sujets sont suivis tous les 3 mois jusqu’à un an, et l’abstinence contrôlée par la mesure du CO alvéolaire.

98% du groupe psychothérapie ont pu être suivis jusqu’au bout. Dans le groupe bupropion (Zyban°), 55 % seulement, beaucoup ayant dès le départ refusé le traitement. Même en ne comptant que ceux-là, la différence reste très nette et ultra significative, 39,9 contre 22,5 % ; effet habituel du bupropion, disent les auteurs.

Qui a financé une étude aussi lourde ? Pour l’essentiel dit l’article, le service gouvernemental de santé de Styrie. Le seul conflit d’intérêt déclaré concerne le Dr Ursula Grohs. Google nous apprend qu’elle dirige à Graz l’Institut für klinische Psychologie, Psychotherapie und Gesundheitsförderung, spécialisé pour enfants et ados. Elle a mis au point le programme de psychothérapie de groupe utilisé dans l’étude. C’est un programme commercial. Il coûte 350 € par personne, contre 355 € pour le bupropion. Certes, avec des groupes de 30 fumeurs, la rémunération est confortable si l’on fait le plein des séances. Mais j’ai peine à croire qu’une étude de cette ampleur puisse être financée par un tel centre privé, et qu’un organisme gouvernemental ait eu un tel intérêt pour le Zyban°, avec un seul objectif désintéressé de santé publique.

Où est la faille ? Avoir choisi comme produit de référence le Zyban°, pas la nicotine, rappelle le choix de Pfizer dans les études princeps sur la varénicline (Champix°). Or j’ai trouvé sur Google un entrefilet sur le financement d’un traitement psychothérapique de 48 enfants atteints de troubles anxieux. On lit : « Dr. Ursula Grohs, directrice du Steirischen Kinder- und Jugendtherapiezentren remercie Pfizer-Austria pour son effort (10 000 €) : "Par ce soutien généreux nous pourrons cette année organiser 80 sénaces de groupe avec les enfants et 24 avec les parents" ». C’était en juin 2003. [2]
Sans doute au moment ou a été pensée cette étude "Psychothérapie vs bupropion-Zyban°", et où Pfizer venait de torpiller le Zyban° dans son étude sur Champix°. Coïncidences ? Anguille sous roche ?

Quand un résultat semble tellement en accord avec son sentiment, on aimerait y croire. Raison de plus de se méfier. C’est si beau, si net, le suivi est si parfait qu’un certain malaise vous gagne, quand on a l’expérience des fumeurs et de leur "évanescence"…

Comme il est facile d’avaler tout ce qu’on lit….

[1Zernig G, Wallner R, Grohs U, Kriechbaum N, Kemmler G, Saria A. A randomized trial of short psychotherapy versus sustained-release bupropion for smoking cessation Addiction (2008) 103 ; 12, p 2024-31

[2Voici le texte intégral en allemand de cet article et sa traduction française :

Pfizer Austria sichert Behandlung von Kindern mit Angststörungen
Wien/Graz (pts/23.05.2003/10:45) :
 Kinder erhalten psychiatrische und psychotherapeutische Betreuung
 Mit 10.000 Euro werden 104 Gruppensitzungen gesichert

Achtundvierzig Kinder mit Angststörungen und Sozialphobien werden heuer mit Unterstützung der Firma Pfizer Austria in Gruppentherapien betreut. Die Gruppensitzungen werden in den steirischen psychotherapeutischen Ambulanzen, sowie in den Kinder- und Jugendtherapiezentren in Graz, Mitterndorf und Feldbach in der Steiermark durchgeführt. Die Gruppentherapie ist eine der zentralen therapeutischen Techniken in der Behandlung von Angststörungen.

Dr. Andreas Penk, Geschäftsführer von Pfizer Austria, betont das Engagement von Pfizer in der Jugendpsychiatrie : "Eine unserer Kernkompetenzen ist die Neurologie und Psychiatrie. Uns ist es dabei ein besonderes Anliegen, vor allem Kinder und Jugendliche in der Therapie zu unterstützen. Daher haben wir 10.000 Euro gespendet, um die Behandlung der jungen Betroffenen zu sichern !"

Dr. Ursula Grohs, Leiterin der Steirischen Kinder- und Jugendtherapiezentren bedankt sich bei Pfizer Austria für den Einsatz : "Durch die großzügige Unterstützung können wir heuer 80 Gruppensitzungen mit den Kindern sowie 24 Gruppensitzungen mit den Eltern durchführen." Denn das Konzept der Jugend- und Kindertherapiezentren besteht darin, sowohl mit den betroffenen Kindern, als auch mit ihren Eltern zu arbeiten, während die Gruppensitzungen getrennt stattfinden. Grohs dazu : "Diese Technik ist die effektivste Methode in der Behandlung von verhaltensauffälligen Kindern".

Angststörungen gehören zu den häufigsten Erkrankungen im Kindes- und Jugendalter. Fast jeder zehnte unter 18 Jahren ist betroffen.

Pfizer ist das weltweit führende pharmazeutische Unternehmen und ist bekannt für seine innovativen Präparate.

Rückfragehinweis :
Pfizer Austria GmbH.
Öffentlichkeitsarbeit -
Dr. Pierre Saffarnia -
Tel. : (01) 521 15 135 -
E-Mail : Pierre.saffarnia@pfizer.at


Traduction :

Pfizer Autriche assure le traitement d’enfants avec troubles anxieux.
Vienne-Graz 23 juin 2003 :
 Des enfants reçoivent des soins psychiatriques et psychothérapeutiques
 104 séances de groupe seront assurées avec 10.000 €.

48 enfants avec troubles anxieux et phobies sociales seront traités cette année en thérapie de groupe avec le soutien de la firme Pfizer-Autriche. Les séances se tiendront dans les consultations styriennes de psychothérapie, ainsi que dans le Centre de thérapie pour enfants et adolescents à Graz, Mitterndorf et Feldbach en Styrie. La thérapie de groupe est une des techniques thérapeutiques centrales dans le traitement des troubles anxieux.

Le Dr Andreas Penk, directeur commercial de Pfizer-Autriche, a affirmé l’engagement de Pfizer dans la psychiatrie de l’enfant. "La neurologie et la psychiatrie sont au cœur de nos compétences. C’est de ce fait notre souhait de soutenir avant tout le traitement des enfants et des jeunes. C’est pourquoi nous avons dépensé 10 000 € pour assurer le traitement des jeunes concernés".

Dr Ursula Grohs, directrice du Centre styrien de thérapie d’enfants et adolescents remercie Pfizer Autriche pour son effort : " Par ce soutien généreux nous pourrons cette année organiser 80 séances de groupe avec les enfants et 24 avec les parents". Car le concept du Centre implique de travailler aussi bien avec les enfants atteints qu’avec leurs parents, dans des séances séparées". Grohs ajoute : "Cette technique est la méthode la plus efficace dans le traitement des troubles du comportement chez l’enfant".

Les troubles anxieux font partie des affections les plus fréquentes chez les jeunes. Presque tous au-dessous de 18 ans en sont atteints.

Pfizer est une entreprise pharmaceutique mondiale leader, connu pour ses produits innovants.

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  • dimanche 11 janvier 2009 - par Randall Repondre

    Essai : Psychothérapie bat Zyban° 39 à 12 - Arbitre : Champix° ?

    La prise en charge pharmacothérapeutique de référence à l’époque est plus onéreuse ET trois fois moins efficace que celle sans médication d’aide au sevrage...

    Concernant les coûts comparés des deux prises en charge, il me semble qu’il y a une grosse lacune : le travail en amont.

    Quand on est médecin, on attend le client, il est interdit de faire du racolage. Coût = 0. En réalité, le coût est incorporé dans le pot commun des dépenses de santé et de la Sécurité Sociale.

    Quand on n’est pas médecin, il faut faut établir la crédibilité de ses prestations et comme vous le pointez, cela peut nécessiter un gros investissement. Pour les ’non-médecins’ opérant en privé, qui en plus doivent ferrailler avec le monopole des ’colleurs de patchs’ de tout crin, cela peut être en final un investissement plus important que le temps passé à la prestation. Car les fumeurs ne se manifestent pas spontanément pour des séances en groupe.

    350 € pour une journée et demi est alors dans les prix de marché et avec cela on ne roule pas en Porsche Cayenne comme certains pneumologues. A comparer avec une journée et demi de stage de formation professionnelle par ex. (500 à 1000 €/p.).

    J’aimerais aussi savoir comment est pris en compte, dans le coût des 355 € déclarés pour le traitement au bupropion, si et à quel niveau le cas échéant cela prend en compte le temps passé par le médecin prescripteur. Car il y en a bien pour 4 à 5 consultations normalement. Disons 100 € au bas mot.

    Je ne suis pas certain que Pfizer à l’époque ait envisagé que quelques années plus tard, les prestations psychologiques soient encore trois fois plus efficaces et moins onéreuses que son miraculeux Champix°... On parie ?