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lundi 31 décembre 2007

formation médicale continue sous dépendance

Se former au profit de l’industrie pharmaceutique

le réseau diabétique ANCRED et la firme SANOFI-AVENTIS

L’ANCRED, Association Nationale de Coordination des Réseaux Diabète, s’est liée à la firme Sanofi-Aventis pour promouvoir ses médicaments sous le couvert de soirées de "formation médicale continue", où les intervenants indépendants (sic !) sont payés par la firme, avec la bénédiction de la HAS et de l’association française des diabétiques (AFD).

Comme par hasard, Sanofi-Aventis commercialise plusieurs médicaments pour le traitement du diabète, parmi lesquels l’insuline de marque Lantus° et le glimépiride (vendu en France sous la marque Amarel°) dont l’efficacité clinique n’est pas actuellement démontrée, contrairement à la metformine ou au glibenclamide [1] [2]. La firme commercialise également d’autres médicaments dans la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaires (antihypertenseurs, antiagrégants plaquettaires, etc.).

Sanofi-Aventis commercialise enfin le rimonabant (vendu en Europe sous la marque Acomplia°) pour la prise en charge de patients obèses ou en surpoids avec des facteurs de risque comme le diabète. La mise sur le marché en France de l’Acomplia° était présentée par la revue Prescrire comme un "gros bluff" [3] et une "esbroufe scientifique de grande ampleur" [4]. En juin 2007, la FDA interdisait la commercialisation du rimonabant aux Etats-Unis d’Amérique du fait de risques psychiatriques et en particulier suicidaires.
Avec cette décision, Sanofi-Aventis voyait avec désespoir se fermer le plus “gros” marché pour ce médicament. Moins de 24 heures après l’annonce de cette nouvelle, le cours de l’action chutait de 6,3 % .

Si le rimonabant ne sera donc probablement jamais le blockbuster espéré, il reste essentiel pour Sanofi-Aventis et ses actionnaires de sauver les meubles sur les autres marchés où ce produit est autorisé : en France et en Europe.

Quoi de plus efficace alors qu’une stratégie marketing visant à utiliser la formation médicale continue avec l’aide de professionnels de santé "leaders d’opinions", qui plus est dans le cadre d’un réseau national important de bonne réputation, avec de surcroit la bénédiction des autorités sanitaires et, cerise sur le gâteau des parts de marché, permettant aux participants de valider leur obligation officielle de formation médicale continue !

En 2004, le procès du gouvernement des USA contre la firme Warner-Lambert concernant la promotion illégale de la gabapentine (Neurontin°) a montré que l’utilisation de la formation médicale, a fortiori lorsqu’elle est présentée comme indépendante et estampillée officielle, est l’outil le plus efficace pour augmenter les prescriptions d’un médicament, en particulier pour des indications hors-AMM. « C’est la formation médicale qui mène ce marché ! », pouvait même s’exclamer un dirigeant de la firme.
 [5]

Ces données de la littérature, pourtant accessibles en France [6], ne suffisent hélas pas pour que les soignants ouvrent les yeux sur les risques de ces formations dévoyées qui ont pour seuls résultats tangibles l’augmentation des prescriptions inadaptées et des chiffres de vente de la firme "partenaire".

Comme ne cesse de le rappeler le Formindep, se lier à des intérêts commerciaux pour sa formation médicale n’est jamais un partenariat gagnant-gagnant pour les soignants et leurs patients. Les preuves de la nocivité, pour la qualité et le coût des soins, de l’ingérence des firmes dans la formation médicale ne manquent plus et ne peuvent plus être ignorées par les professionnels de santé et les autorités sanitaires.

Quand des responsables de la formation médicale, des autorités de santé et des associations de patients organisent ou cautionnent de tels programmes sous dépendance, invoquer l’ignorance de leur nuisance pour la santé publique ne peut être une excuse. Il s’agit ni plus ni moins d’incompétence.

[1le glibenclamide est également commercialisé par Sanofi-Aventis sous la marque Daonil°

[2Voir : "Différentes familles d’antidiabétiques" - Revue Prescrire - juillet 2007 - vol 27 - n° 285) p. 487.

[3Editorial : gros bluff - revue Prescrire - juin 2006 - vol 26, n° 273 - page 401

[4Publicité à la loupe : derrière une esbroufe "scientifique" de grande ampleur, pas de résultats en termes d’accidents cardiovasculaires" - revue Prescrire - juin 2007 - vol 26, n°273 page III couv

[5Steinman MA, A. Bero A et coll.,
Narrative Review : The Promotion of Gabapentin : An Analysis of Internal Industry Documents - Annals of Internal Medicine, 15 August 2006 - Volume 145 I n° 4 - Pages 284-293

[6"Stratégie de promotion des firmes : l’exemple de Neurontin°" revue Prescrire juin 2007 27 (284) pp. 464-466

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  • mercredi 2 janvier 2008 - par Dailypro Repondre

    Se former au profit de l’industrie pharmaceutique

    Bonjour

    Edifiant en effet.

    Ce qui va être intéressant, c’est de récupérer le CD en question et d’en analyser le contenu.

  • mercredi 2 janvier 2008 - par Philippe MASQUELIER Repondre

    Se former au profit de l’industrie pharmaceutique

    Merci pour cet article,

    Après cette analyse des liens entre Sanofi et l’ANCRED, reste aux professionnels de santé à réfléchir comment concilier cette implication dans un réseau sous dépendance industrielle et l’engagement éthique d’une réflexion et d’une action professionnelle guidée par l’intérêt premier du patient.

    Professionnel de santé ou citoyen signataire de la charte du Formindep, par quel moyen et à quel prix être acteur de la charte alors même que nous serions partie prenante du réseau incriminé ?

    La première étape serait de mettre en lumière les liens d’intérêts, les conflits qui en découlent.Le Formindep a pour mission de soutenir ces actions.

    Les autres missions du Formindep pourraient être :

     Collecter les informations et les décoder.

     Ne pas s’arrêter aux déclarations et aux intentions.

     S’attacher aux faits.

     Révéler et diffuser les liens d’intérêts entre les firmes et les acteurs de formation et d’information médicale, les autorités sanitaires.

     Diffuser la connaissance internationale sur l’influence délétère sur la santé des liens d’intérêts entretenus avec l’industrie de la part des professionnels de santé, des autorités de santé, des formateurs, des associations de patients.

     Former les professionnels et les citoyens à la pensée critique.

    ...

    Bonne année 2008 à tous

  • lundi 8 juin 2009 - par VESIN Repondre

    Se former au profit de l’industrie pharmaceutique

    cela m’étonnerai beucoup que mon message soit validé, mais si tel etait le cas sachez que bien des affirmations de cet article sont fausses et que cela frise la diffamation

    • mardi 9 juin 2009 - par Philippe MASQUELIER Repondre

      Des faits s’il vous plait !

      La diffamation (ou calomnie) est un concept juridique désignant le fait de porter de fausses accusations contre une personne physique ou morale. La plupart du temps [1], il ne peut y avoir de diffamation que si l’accusation est appuyée par des contre-vérités.

      Il faudrait en appui à vos accusations d’article diffamatoire que vous rendiez publique ici les éléments factuels qui révèleraient ces supposées contre-vérités.

      Le Formindep est ouvert aux données factuelles et à la transparence des intérêts des auteurs. Nous serions intéressés de connaître vos liens éventuels avec le dossier exposé.

      Philippe Masquelier