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dimanche 28 octobre 2007

Pourquoi j’ai refusé une invitation à un séminaire organisé par une firme pharmaceutique

article traduit du British Medical Journal

Cette traduction par le Formindep d’un article du British Medical Journal paru le 27 octobre 2007 (2007 ;335:887) est le témoignage du Professeur Murad Moosa KHAN, médecin psychiatre pakistanais.

Ce texte bouleversant redit avec le langage du bon sens et de la simple humanité les enjeux universels de ce que le docteur KHAN appelle par son nom : corruption.

J’ai récemment été invité par une firme pharmaceutique à un séminaire dans un hôtel cinq étoiles au Pakistan, le pays où je vis et travaille. Le thème du séminaire portait sur la santé mentale, et la firme avait invité un “intervenant étranger” pour s’exprimer sur le sujet.

J’ai refusé cette invitation. Voici les raisons que j’ai données : « Merci de votre invitation que je suis amené à refuser pour des raisons éthiques. Je considère en effet comme non éthiques toutes les interactions entre les médecins et les firmes pharmaceutiques et sources de graves conflits d’intérêts. Je n’accepte non plus aucun cadeau, grand ou petit, de quelque nature, forme ou taille que ce soit, de la part d’une firme pharmaceutique. Je n’assiste à aucun séminaire sponsorisé par une firme pharmaceutique (tel que celui que vous organisez) et ne participe à aucun “lancement” de médicament, ni n’assiste à des conférences aux frais des firmes pharmaceutiques. Je considère en effet de telles activités comme une forme de corruption des médecins par les firmes pharmaceutiques.

Vous allez dépenser une énorme somme d’argent pour faire venir en avion votre "intervenant étranger" (probablement en classe affaires), l’héberger en hôtel cinq étoiles et lui verser de gros honoraires. Tout cela va coûter combien au total ? Et quel en sera le résultat ? Comment allez-vous récupérer ces dépenses ? Votre motivation est que les psychiatres prescrivent plus de vos médicaments et ainsi d’augmenter vos ventes, et de vous attribuer, à vous et à vos directeurs, des primes colossales.

Et qui va payer ces médicaments ? Les patients et leurs familles bien sûr, puisque la plupart des dépenses de santé au Pakistan viennent directement de leur poche.

Je condamne fermement toutes ces activités dont la raison principale n’est que de promouvoir vos médicaments et d’inciter des praticiens avides à en prescrire davantage. Je dis “avides” car la tentation de déjeuner et dîner dans un hôtel 5 étoiles est quelque chose auquel peu de médecins sauront résister. Pourquoi n’organisez-vous pas ce séminaire sous un “shamiana” (chapiteau) dans un “katchi abadi” (un bidonville ou un endroit défavorisé), là où résident la plupart des patients atteints de dépression et de schizophrénie ?

Et que connaît votre firme des questions de santé mentale au Pakistan ? Que savez-vous de la dépression et de la schizophrénie au Pakistan, et des graves problèmes liés à ces situations, tels que le dénuement, les degrés de pauvreté, la corruption, le manque d’accès à la justice et la condition particulièrement exposée des femmes dans notre société ? Que savez-vous de l’atroce organisation de la santé mentale de ce pays et de la façon dont elle affecte la prise en charge des maladies psychiatriques graves telles que la schizophrénie et la dépression ? Vous rendez-vous compte qu’il n’y a aucun budget pour la santé mentale au Pakistan ? Que de nombreuses familles sont contraintes de garder leur malade schizophrène enchaîné parce qu’elles ne peuvent pas se payer les médicaments de base ? Etes-vous conscients que de nombreux patients doivent parcourir des centaines de kilomètres depuis l’intérieur du pays, dans la chaleur et la poussière, pour consulter un psychiatre en ville ? Et que, à de rares exceptions près, la psychiatrie n’est ni enseignée ni évaluée comme discipline en tant que telle dans aucune école de médecine au Pakistan ? Et que des générations de médecins pakistanais ont accompli leurs études de médecine sans jamais avoir été confrontés aux questions de santé mentale ? »

« Pourquoi n’organisez-vous pas ce séminaire dans un katchi abadi (bidonville) où résident la plupart des patients atteints de dépression et de schizophrénie ? »

Signé : Murad Moosa Khan, professeur de psychiatrie, Aga Khan University, Karachi, Pakistan

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  • lundi 29 octobre 2007 - par Dr Alain Martinole Repondre

    Pourquoi j’ai refusé une invitation à un séminaire organisé par une firme pharmaceutique

    J’aurais remplacé le mot éthique par déontologique dans le texte : il n’est pas déontologique de manger dans un hôtel cinq étoiles payé par un laboratoire pharmaceutique.

    Par contre, pour l’Ordre des médecins les repas au restaurant payés par les laboratoires sont parfaitement déontologiques.

    Ce qui prouve le niveau de déontologie de l’Ordre des médecins !

  • mardi 30 octobre 2007 - par Jean-Pierre Legros Repondre

    Pourquoi j’ai refusé une invitation à un séminaire organisé par une firme pharmaceutique

    Le labo n’a pas choisi un katchi abadi parce qu’il n’y aurait pas eu un seul médecin
    (même les membres du Formindep auraient cru au coup de pub).
    Les méthodes de l’industrie sont adaptées à l’image qu’ont certains médecins d’eux-mêmes.
    Ne diabolisons pas outre mesure cette industrie, qui respecte ses propres règles.
    La relation perverse des médecins avec elle est un symptôme.
    Beaucoup ici ont guéri.
    Mais la maladie occupe encore bien des têtes.

  • jeudi 1er novembre 2007 - par Jean-Paul Richier Repondre

    Pourquoi j’ai refusé une invitation à un séminaire organisé par une firme pharmaceutique

    Bravo à ce confrère, et gloire au British Medical Journal, ce vieux gentleman rigoureux et prestigieux dont on aimerait tellement avoir l’équivalent en francophonie.

    Murad Moosa Khan est chef du département de psychiatrie à l’université et à l’hôpital privés "Aga Khan" de Karachi.

    On doit cette structure hospitalo-universitaire, comme son nom l’indique, au chef de la branche nizarite de la branche ismaélienne de la branche chiite
    de l’islam, essentiellement représentée dans le sous-continent indien, réputée pour sa modernité au sein des autres branches musulmanes (et mal vue
    comme on s’en doute des extrémistes sunnites).

    L’Aga Khan # IV est un multimilliardaire qui mène une vie de multimilliardaire comme tous les multimilliardaires (sauf Warren Buffett), et à côté de ça finance, comme tous les multimilliardaires et comme tous les PDG d’une religion, un réseau humanitaire, l’Aga Khan Development Network, dans plusieurs domaines dont celui de la santé.

    L’Aga Khan University est la première université du Pakistan dans le domaine de la santé, en terme de taille comme en terme de qualité. Le gouvernement
    pakistanais peut donc difficilement lui créer des difficultés. C’est cette indépendance statutaire et financière qui permet à Murad Moosa Khan de ne
    pas mâcher ses mots tant vis vis des pouvoirs publics pakistanais que donc de l’industrie pharmaceutique.

    Tout le monde en prenait pour son grade dans un article de 2006 publié dans le Psychiatric Bulletin, publication britannique éditée par le Royal College of Psychiatrists.
    Il y épinglait notamment l’état de la psychiatrie au Pakistan, la part du budget qui y est allouée, et le manque de professionnels. Murad Khan fait état d’un ratio de 1 psychiatre qualifié pour... 1 million d’habitants. Ce qui expliquerait la stratégie de séduction intensive de l’industrie pharmaceutique envers les 150 ou 200 psychiatres pakistanais, qui sont de facto des leaders d’opinion dans ce pays de 150 millions de consommateurs potentiels, même si seule une petite fraction est solvable.

  • mercredi 27 février 2008 - par STAG Repondre

    Pourquoi j’ai refusé une invitation à un séminaire organisé par une firme pharmaceutique

    Soyons raisonnablement humaniste,ce milliardaire comme tout les autres font de leur argent ce qu’ils veulent et tant mieux pour ceux qui ont quelque chose a leurs vendre.Arrêtons d’être jaloux, soyons fier de ce que nous sommes,la richesse n’est pas toujours matérielle.