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Santé, le trésor menacé
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fumer en toute indépendance
L’argent n’a pas d’odeur

Quand je présidais la Société de Tabacologie, en quête de subventions pour financer des bourses d’études pour de jeunes chercheurs, j’avais sollicité diverses compagnies d’Assurance-Vie. Je pensais naïvement que des recherches pouvant à terme prolonger la vie de leurs cotisants susciteraient leur intérêt bien compris pour un tel mécénat. Seul le GAN m’avait honoré d’une réponse, courtoise mais négative, arguant déjà financer le cinéma, qui peut effectivement prolonger la vie en apportant un peu de bonheur. J’avais subodoré qu’un tel manque d’intérêt pouvait cacher d’autres mobiles, et m’était laissé dire que certaines compagnies tabagières étaient de gros clients à ne pas froisser.
Un article du New England Journal of Medecine [1] me démontre l’ampleur de ma naïveté. Certes, les assureurs ne devraient théoriquement pas favoriser l’usage du tabac, mais en fait ils gagnent sur les deux tableaux : d’une part, ils se rattrapent en augmentant les cotisations des fumeurs, voire en les excluant ; d’autre part, ils investissent directement dans les firmes tabagières, qui sont toujours profitables ! Le rapport cite entre autres Prudential Financial basée dans le New-Jersey, qui possède 264 millions de dollars d’actions de Reynolds (Camel®) et de Philip Morris (Marlboro®), Sun Life Financial, une compagnie canadienne, qui aurait I milliard de dollars d’investissements dans les compagnies tabagières.
L’administration Obama propose une révision majeure du système de santé américain. L’industrie de l’assurance est prête à jouer un grand rôle. Mais comme toute entreprise, concluent les auteurs, elle a pour seul but le profit. Aucun doute qu’elle le place au dessus de la santé publique. Ils voient sa participation à tout programme de santé comme susceptible de le compromettre.
Cette enquête est révélatrice et devrait ouvrir une boite de pandore. On aimerait bien connaître qui détient les capitaux des grandes firmes anonymes qui évoluent dans tous les domaines de la santé. Quelles convergences d’intérêt peuvent avoir des entreprises en apparence conflictuelles. Les tabagiers n’ont clairement aucun bénéfice à rendre malades et tuer leurs meilleurs clients, leur intérêt est de continuer à vendre du tabac. Les firmes pharmaceutiques non plus ne souhaitent pas les tuer. Leur intérêt est de soigner le plus possible de malades, le plus longtemps possible. Est-il réellement de les guérir ? Quant à l’Etat, pourquoi chercherait-il réellement à tarir la source de ce pactole fiscal ? [2]
L’argent n’a pas d’odeur.
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